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Coups de cœur des bibliothécaires

Le 26 avril 2021 | BBR |

L’ouvrage suivant est disponible sur CD à la BBR et par téléchargement sur l’application BBR Player

Éric Cherrière, Mon cœur restera de glace : roman noir, Belfond 2020

1 livre audio Daisy : 1 CD (4 h. 08 min.), 11117A100, extrait sonore

Trois histoires parallèles se rejoignent progressivement dans une écriture faite d’instantanés et de sang versé. En 1918, un jeune garçon s’enfonce dans une forêt sombre et dense de Haute-Corrèze avec son frère revenu mutilé de la guerre, puis, durant la Seconde Guerre des soldats allemands recherchent une unité perdue dans ces bois et, enfin, 2020 où le voile se lève sur les mystères qui lient l’ensemble. Un roman tout en noirceur où les rais de lumières entre les arbres surprennent nos yeux fatigués par ces pages qui retracent avec acuité des atrocités. Le contraste permanent entre la beauté de la nature et les pires crimes nous éprouve, comme le basculement entre brutalité et sursaut d’humanité de chaque protagoniste. Les circonstances créent le bourreau, sans que l’on comprenne où commence la chute.

L’ouvrage suivant est disponible en braille papier ou numérique à la BBR, ainsi qu’en PDF sur le catalogue de la BNFA.

Yasmina Reza, Serge: roman, Flammarion, 2020.

Livre en braille intégral (5 volumes), 81071A200

Deux frères, une sœur, des Parisiens dans la cinquantaine : Serge, l’aîné, grande gueule égocentrique; Jean, le cadet, ingénieur célibataire sans histoire; et Nana, la benjamine, émotive, investie dans l’action sociale. Les trois « enfants » Popper forment une fratrie soudée; pourtant, une engueulade monumentale éclate: à Serge qui, une fois de trop, se moque de son mari, Nana reproche d’avoir complètement raté sa vie – professionnelle autant que sentimentale – et de se complaire à juger celle d’autrui. Et où claque l’orage? Devant les restes des chambres à gaz de Birkenau, qui ont englouti une partie de la famille Popper. Car le dernier roman de Yasmina Reza, aux dialogues impeccables, est hanté par l’idée de la mort: quand les enfants deviennent vieux, que les parents meurent, comment apprivoiser l’angoisse face à l’abîme toujours plus proche? Et en écho, quel sens donner aujourd’hui à une visite d’Auschwitz, ce musée traversé par des hordes de touristes armés de perches à selfie? Pas de réponse définitive ici – reste l’humour, antidote à notre solitude intime.

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