Cécité et malvoyance

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Cécité et malvoyance

Quelques chiffres

1600 personnes, aveugles ou malvoyantes, sont connues du Centre d’Information et de Réadaptation (ABA/CIR). La population malvoyante ou menacée de malvoyance en constitue 95%.
5% des personnes connues sont aveugles.

Evolution actuelle de la population déficiente visuelle

La population atteinte de cécité totale est en régression grâce aux effets bénéfiques des progrès thérapeutiques (microchirurgie oculaire-laser) et de la prévention (dépistage glaucome).
L’allongement de la durée de la vie est un facteur d’accroissement de la population malvoyante. La prévalence de la basse-vision atteint 30% des plus de 80 ans (Oxford studies).

Les différents déficits visuels

La cécité

Dans le domaine de la réadaptation, la personne aveugle est celle qui utilise les différentes modalités sensorielles à l’exception de la vue pour saisir et traiter les informations dans les diverses situations de la vie. La présence d’éventuelles perceptions lumineuses peut être utilisée de manière fonctionnelle.

La basse-vision

Dans la pratique, une personne avec une basse-vision est quelqu’un qui ne peut pas lire les caractères d’imprimerie et/ou s’orienter dans des lieux inconnus, malgré un traitement et/ou une correction optique standard. Cette déficience visuelle perturbe la réalisation des habitudes de vie.
Les causes de la basse-vision sont nombreuses et, selon la fonction visuelle altérée, les gênes et les plaintes vont être très différentes. 

La vision floue

La vision floue

L’altération de la transparence plonge la personne dans un brouillard de plus en plus dense, dans lequel les contours des objets perçus sont peu distincts, la vision des détails peu précise et les couleurs fades. La personne souffre d’éblouissement en présence des sources lumineuses, bien qu’elle ait besoin que l’activité qu’elle réalise soit éclairée.

Les atteintes de la vision centrale

Les atteintes de la vision centrale

A l’endroit où la personne porte son regard, l’information n’est pas captée par la rétine. La vision restante est floue car seule la macula est capable de discrimination. Les gênes concernent la prise d’information et la réalisation des tâches de précision. La personne a également des difficultés à reconnaître les visages. Un éclairage adapté et un grossissement de l’information permettent souvent une meilleure utilisation des possibilités visuelles restantes.

La réduction de la vision périphérique

La réduction de la vision périphérique

La perte du champ périphérique entraîne une vision fragmentée de l’espace, comme si la personne regardait par le trou de la serrure. Les gênes concernent particulièrement les déplacements et l’exploration d’un large espace.

Souvent performants dans les tâches de précision lorsque les conditions de luminosité sont optimales, les personnes souffrant de ce type d’atteinte perçoivent difficilement la diminution de leurs capacités visuelles.

Selon les conditions environnementales, les difficultés augmentent. Dans la pénombre, les grands espaces ou au milieu de la foule, les difficultés sont amplifiées.

Les atteintes des voies optiques

Les atteintes des voies optiques

Une partie du champ visuel n’est pas perçue. Selon la lésion, la personne n’est pas toujours consciente de ses difficultés. Celle-ci peut s’égarer lors de ses déplacements, se cogner à des obstacles négligés ou même omettre la lecture du début des lignes de textes.

Ces atteintes peuvent être associées à une altération de la sensibilité aux bas contrastes ainsi qu’à des difficultés d’adaptation aux différentes luminosités : éblouissement et ralentissement de l’adaptation. D’origine centrale, l’atteinte peut provoquer quelquefois des atteintes cognitives distinctes de la vision.

Survenue de l’atteinte visuelle

La déficience visuelle peut être présente à la naissance ou acquise à un âge plus ou moins avancé. La survenue peut être brutale ou progressive.
Selon l’origine et les modalités de survenue du déficit visuel, les conséquences psychologiques seront différentes pour la personne elle-même et son entourage.

L’atteinte visuelle congénitale

La prise en charge précoce des enfants ayant un déficit visuel congénital est importante pour éviter que se produise un retard dans leur développement. En donnant la possibilité à l’enfant d’instrumenter sa vision, même très basse,  on favorise  les représentations visuelles et spatiales nécessaires au développement cognitif. Ainsi, sa pensée symbolique pourra s’exercer sur les matériaux constitués par ses perceptions visuelles, en plus des informations captées par les autres canaux sensoriels.

La cécité acquise

La perte complète et brutale de la vision désorganise la capacité d’action de la personne. Celle-ci doit mettre en place des stratégies de compensation qui s’appuient sur les autres modalités sensorielles.

La malvoyance acquise

La personne devenue malvoyante peut s’appuyer sur son expérience visuelle antérieure. Les mesures de réadaptation cherchent à augmenter l’efficacité des capacités visuelles disponibles par des entraînements spécifiques, par l’utilisation de moyens auxiliaires, optiques ou autres, en adoptant de nouvelles habitudes.

Les autres sens permettent aussi d’apporter des informations qui ne sont plus captées par la vue. Dans les techniques spécifiques enseignées, par exemple pour les activités de la vie quotidienne, ainsi que dans l’aménagement de l’environnement, on tient compte des possibilités visuelles présentes.

Certaines atteintes sont caractérisées par leur instabilité. Les capacités visuelles fluctuent en fonction de l’état général, notamment dans le cas de la rétinopathie diabétique. Les conditions de l’environnement peuvent également jouer un rôle important : c’est le cas pour les personnes atteintes de rétinite pigmentaire qui sont aveugles en pleine nuit. Cette fluctuation est difficile à vivre pour la personne et elle est peu compréhensible pour l’entourage.

Il est difficile pour une personne malvoyante d’expliquer son déficit, de différencier ce qui est lié à son atteinte, aux fluctuations de son état (sur le plan de la santé physique ou émotionnelle) de ce qui est lié au contexte environnemental de luminosité, d’éblouissement, de proximité ou d’éloignement.

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